Ferme d'Azulia

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La mort d'un compagnon: l'euthanasie

 

C'est un sujet un peu dur que je vous écris ici mais c'est un sujet qui est assez actuel à la ferme.

 

C'est un article qui ne comportera pas de liens car on en parle très peu. Ca va principalement être une explication de notre philosophie sur le sujet. Mais je me doute bien qu'il y a un multitude de philosophies différentes.

 

Comme vous savez, nos poilus ne vivent malheureusement pas les années que nous vivons. Sur une vie, on en enterre pas mal. Dès le plus jeune âge, quand on a une famille comme la mienne, on est confronté au départ d'un chat, chien ou même lapin ou poule (oui oui... chaque animal à sa place dans la famille chez nous) chez le vétérinaire, avec un au revoir et des larmes. Et quand papa revient, c'est pour aller dans le fond du jardin et l'enterrer. J'ai été confronté à cela plusieurs fois.

 

Pourquoi cette décision de faire partir l'animal ? Pourquoi ne pas le laisser s'en aller comme nous sommes obligé d'attendre la mort ?

 

A cela je répond que nous avons la chance de pouvoir choisir une mort digne pour nos compagnons. Le choix n'est pas simple, il est même réfléchit parfois très longtemps. Mais il est inévitable.

 

Et le vétérinaire ?

 

Alors il existe bien souvent plusieurs raisons différentes en fonction de l'animal. Mais celle qui prévaut, c'est la souffrance de l'animal. Bien évidemment, l'Homme quand il a mal, peut le dire. Mais l'animal, lui, ne le peut pas.

 

Parfois on en a un qui va pleurer, hurler. Mais bien souvent, quand la douleur est constante, petite au depart et grandit au fur et à mesure, il ne dira rien. C'est à nous , Humain, de comprendre avec son comportement. Il change. Le chien devient plus ronchon, ne sait pas où se mettre, mange moins, boit plus, n'obéit plus, marche mal, etc... il y a milles façons de voir un comportement changé. Quand on le remarque enfin, c'est que c'est déjà bien installé. A cela on répond par une visite vétérinaire, un examen, deux jusqu'à ce que le vétérinaire ne sache plus rien faire.

 

Mais parfois, il ne décèle rien. Le chien à l'auscultation est bien. Il est alors impuissant. Trouvera l'une ou l'autre excuse poure justifier. Il ne voit rien d'un point de vue médical avec les données qu'il a. C'est ainsi que notre boxer Roxane a trainé une tumeur au cerveau durant quelques années . Car il pensait a des petits soubresaut. Mais on ne lui en veut pas, c'est fréquent dans la race et ça s'est répandu très lentement. Le chien n'a pas souffert sauf son dernier jour.

 

Pourquoi ils ne savent pas toujours voir ? Car l'animal ne sait pas dire «  je suis vaseux docteur » ou encore «  quand je fais pipi, ça me pique dans l'aine ».

 

Souvent le changement de comportement est bien pris en compte par les vétérinaires. Ils savent que cela amène une souffrance ou une gène. Certains parlent de la possibilités d'abrégés la souffrance. D'autres non. C'est en fonction de leur propre ressentit sur le sujet. L'âge du chien également, le degré de changement. Car le choix n'est pas facile. Il comporte beaucoup de facteur psychologiques chez le maitre et n'oubliez pas que l'acte est porté par le vétérinaire lui même. Je pense qu'on oublie souvent qu'ils ont également un coeur et que leur métier, ils le font surtout pour l'amour de l'animal. Ce n'est pas facile non plus pour eux.

 

Le choix : pourquoi ?

 

Chez nous, nous pensons qu'à partir du moment où l'on voit que l'animal souffre et que nous ne pouvons rien faire, il faut arrêter cette souffrance. Quelle qu elle soit. Nous ne sommes pas non plus des acharnés. Si c'est pour un traitement long, lourd pour l'animal et gagner moins de 6 mois, on ne le fait pas. Car bien souvent amène encore plus de souffrance au chien. C'est notre choix.

 

Je connais d'autres personnes qui font de la chimio en cas de cancer pour gagner une ou deux semaines. C'est leur choix. On tente de le respecter sauf quand l'animal souffre malgré la chimio. Ce cas là, çon l'appelle l'égoïsme humain. On ne veut pas qu'il nous quitte, donc on laisse souffrir sans penser qu'il voudrait peut être que ça cesse.

 

Ce n'est pas facile comme choix. Ca amène parfois même de la culpabilité. On ne sait rien faire contre. On est pas immunisé à cela. Mais on garde en tête que c'était le mieux pour lui.

 

Attention, je ne parle pas d'euthanasie de confort Humain. Mais bien confort de l'animal. On déteste voir un animal euthanasié pour un comportement « agressif d'un point de vue éducation ». Car il y a l'agressif douleur ou l' »agressif d'éducation » (terme qui n'existe pas mais qui résume bien).

 

Qu'est ce qu'on entend par là ? Que le chien est agressif car il n'a pas été bien éduqué. Alors ça peut en vexer plus d'un, mais laisser son animal faire ce qu'il veut, c'est amener l'animal vers un mauvais comportement également. Un chien ne devient pas méchant uniquement sous les coups. Sans guide, il ne pourra différencier le bien du mal. Cela se rattrape avec du travail. L'euthanasie est pas la solution dans ce cas là car le chien n'a pas mal physiquement.

 

Pourquoi ce sujet délicat ?

 

Nous sommes aujourd'hui confronté à un de nos vieux chien qui est malade depuis maintenant pas mal de temps. Elle tousse beaucoup, respire mal. Le vétérinaire parle de toux nerveuse car il ne décèle rien à l'examen. Seulement voila, depuis quelques mois, ce même chien qui était déjà d'un caractère grognon, devient méchant. D'abord c'était grogner pour un rien. Maintenant elle « remet à sa place » pour un rien. Quand j'en parlais à maman lors de mes visites, elle répondait que c'était son caractère de cochon. Papa ne disait rien. Mais ici je les ai gardé une semaine à la maison. Et j'ai vu son comportement sur le long terme. J'en ai parlé à papa. Elle mange moins qu'avant, bois beaucoup mais continue à aller dans le jardin, tousse beaucoup et repire mal la nuit. Les promenades sont terminées, elle ne sait plus descendre la rue d'à coté. Sans en parler ouvertement, mon papa et moi même avons décidé qu'elle verrait la vétérinaire de mes chiens. Pour avoir un second avis. On ne le dit pas mais on sait les probabilités de chance qu'elle revienne avec un coeur qui bat, sont minimes. Nous avons réfléchit à la question depuis longtemps et quand il m'a sonné pour demander d'avoir la visite après les miens, j'ai su que maman avait enfin pris sa décisioin aussi.

 

Peut être que certains seront choqués de lire ceci, mais en parlant aux gens autour de moi, sur les groupes facebook et autres, je me rend compte qu'ils n'ont jamais eu l'avis sur la question. Pensant souvent que l'euthanasie était quelque chose de mal au lieu de le voir comme une libération pour le chien lui même. D'où mon choix d'en parler ici. C'est notre philisophie dans la ferme. Mais d'autres pensent faire autrement. On accepte et parfois non. Les raisons vous les connaissez.

 

 

Mais sachez que malgré tout, ne culpabilisez pas. L'animal ne souffre plus. Vous ne le remplacerez jamais. Il y aura toujours un trou dans votre coeur mais qui pourra s'atténuer avec le temps. Sachez que vous n'êtes pas fou de pleurer la mort d'un animal quelle qu'il soit. J'ai pleuré mon rat, maman a pleuré sa poule. L'animal est un membre de la famille mais qu'il n'est pas éternel. N'ayez pas honte de voir son bien à lui, même si cela fait mal.



07/09/2017
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